Dès que vous commencez à planter vos semences et vos transplants, vous devez être prêt à affronter un ennemi majeur : les mauvaises herbes. La gestion des mauvaises herbes représente le nerf de la guerre pour les gens exploitant une microferme maraîchère produisant des légumes de façon biointensive.
Les mauvaises herbes, qui ne sont pas maîtrisées adéquatement, font compétition à vos cultures pour les éléments nutritifs, l’espace et l’eau. Vous risquez de perdre gros. La clé de la gestion des mauvaises herbes est de connaître leurs cycles de croissance et de planifier en conséquence les outils, le temps et les stratégies. Mais qu’est-ce qui fonctionne le mieux? Voici cinq stratégies de gestion des mauvaises herbes qui ont fait leurs preuves.
Étouffer les mauvaises herbes par occultation
Quiconque suit le travail de Jean-Martin Fortier connaît l’importance qu’il accorde à l’utilisation des bâches d’ensilage pour contrôler les mauvaises herbes. Cette méthode, aussi appelée « occultation », consiste à recouvrir les planches récoltées d’une bâche noire opaque. Par la suite, il faut attendre un minimum de trois semaines (deux semaines peuvent suffire en période de grande chaleur) avant de transplanter la prochaine culture. Le simple fait de bloquer la lumière et de limiter la surface sans bâche empêche les mauvaises herbes de s’établir.
Si la planche est inutilisée pendant plusieurs semaines, l’implantation d’une culture de couverture, aussi appelée engrais vert, est aussi une bonne pratique pour faire une bonne gestion des mauvaises herbes. Cela aura également comme effet positif de contribuer à améliorer la fertilité et la structure du sol.
Penser espacement intensif
Si vous cultivez une petite superficie, votre stratégie de plantation est d’autant plus importante. L’utilisation de chaque mètre carré de vos champs est cruciale, puisqu’elle influence les cultures choisies et les quantités produites (et par conséquent, les profits générés!). Notre approche consiste à planter densément afin que nos cultures forment une canopée capable d’étouffer les mauvaises herbes. Leur croissance est ralentie lorsqu’elles sont privées de lumière.
Une autre règle fondamentale est d’utiliser un compost exempt de mauvaises herbes. En effet, pour réduire la pression des mauvaises herbes sur vos cultures, il faut éliminer toute source de semences pouvant provenir de la ferme. Ainsi, l’utilisation d’un compost exempt de mauvaises herbes est essentielle pour prévenir l’apparition de problèmes inattendus.
Travail minimum du sol aide dans la gestion des mauvaises herbes
Pour la préparation des planches, Jean-Martin préconise une perturbation minimale du sol. Après un apport initial en amendements de qualité pour restaurer la santé du sol, il n’est plus nécessaire de le travailler. En retournant le sol avec un outil ou un rotoculteur, vous risquez non seulement d’en affecter la structure, mais également de remonter des semences de mauvaises herbes à la surface. Souvenez-vous : votre objectif est d’éliminer les mauvaises herbes dans les cinq premiers centimètres du sol. Pour ce faire, il est inutile de retourner le sol!
Intervenir au bon moment pour retirer les mauvaises herbes
Un autre conseil précieux pour garder une longueur d’avance sur les mauvaises herbes? Plus elles grandissent, plus elles deviennent problématiques. En les éliminant au bon moment, c’est-à-dire au stade cotylédon, vous les empêchez d’interférer avec vos cultures.
Au stade cotylédon, les mauvaises herbes sont caractérisées par une pousse blanche unique qui annonce « Nous sommes en route! ». Leur système racinaire est mieux établi lorsque plus de deux feuilles se développent. Il sera donc beaucoup plus difficile de les supprimer rapidement et facilement avec des outils. Il faut éviter autant que possible le désherbage manuel, trop inefficace pour un fermier occupé! Plus les mauvaises herbes sont grosses, plus elles font compétition à vos cultures pour les ressources comme l’eau, les éléments nutritifs et le soleil. Cela compromet la croissance et la santé de vos cultures.
Pour être certain d’intervenir au bon moment, bloquer du temps de désherbage dans chacune de vos tâches hebdomadaires. La gestion des mauvaises herbes doit être une priorité !
Votre amie, la binette
La façon la plus efficace de tenir les mauvaises herbes à distance est de prévoir une séance régulière de binage. Utilisez des outils spécialisés conçus pour le désherbage. Ainsi, vous contrôlez les mauvaises herbes et évitez qu’elles n’envahissent vos cultures.
Selon l’expérience de Jean-Martin, l’utilisation d’une variété de binettes ou de sarcloirs à long manche, conçue pour un sarclage léger, vous permettra de désherber différents types de plantes. Par exemple, nous favorisons l’utilisation d’une herse étrille pour sarcler les cultures comme les radis, les rabioles et les verdurettes. Celles-ci doivent être exemptes de mauvaises herbes et sont faciles à désherber avec cet outil. Si vous le pouvez, confiez la responsabilité du désherbage à un des membres de votre équipe. De cette façon, les tâches liées au désherbage sont gérées par une seule personne, qui s’assure qu’elles sont accomplies au bon moment.
La règle d’or dans la gestion des mauvaises herbes
Au final, parmi tous les trucs disponibles, le plus important est probablement le suivant : ne laissez jamais vos mauvaises herbes monter en graine. Toutes les stratégies présentées visent la gestion et la prévention. Malheureusement, si une mauvaise herbe monte en graine, vous ouvrez la porte à un problème qui risque de perdurer pendant plusieurs saisons.
Si votre objectif est de réduire la banque de mauvaises herbes présente dans vos champs, il est essentiel d’en faire une gestion serrée. Si elles montent en graine, vous aurez BEAUCOUP plus de travail et votre capacité de production en sera affectée. Alors, faites-nous confiance quand on vous dit de toujours garder le contrôle de vos mauvaises herbes.