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Fonder une famille dans une ferme : Chaque ferme est différente, tout comme chaque enfant est différent

Élevé un enfant sur une ferme. /Crédit : Ferme Rains and Sun

Pour de nombreux agriculteurs-trices, faire le choix d’exploiter une petite ferme biologique signifie aussi la possibilité de fonder une famille dans un lieu permettant l’accès facile à des aliments frais, à la nature et créant un lien fort avec la terre. Mais il n’est pas toujours facile de concilier famille et agriculture : les deux emplois exigent beaucoup de temps, de soins et une volonté de s’adapter aux imprévus. En outre, chaque ferme est différente, tout comme chaque enfant est différent aussi !

Nous avons parlé à 5 maraîchers-ères ayant des enfants d’âges différents de leurs expériences, de leurs défis et des apprentissages faits le long du chemin. Nous vous invitons à embarquer dans leur parcours d’élever des enfants dans une ferme grâce à cette série de 5 articles. 

La comparaison sape la joie

La première chose à retenir de nos conversations avec nos 5 maraîchers-ères est qu’il est gratifiant, mais aussi très difficile, d’être à la fois agriculteur et parent ! Pour avoir l’esprit tranquille, il faut laisser tomber certaines attentes quant à l’aspect de ses journées et ne pas se comparer à d’autres fermes, d’autres parents et d’autres vies. Comme le dit Anna Raines de la ferme Rains & Sun Hilltop : « Être parent, c’est un peu comme être agricultrice : il n’y a pas une seule bonne façon de faire. Vous devez être très flexible et vous accorder beaucoup de grâce. »

L’important c’est de créer un cadre adapté à votre situation qui tentera au mieux possible de répondre à vos besoins et à ceux de votre famille, tout vous permettant de construire votre ferme. 

Soyez à l’écoute des besoins de vos enfants

Il est important de se rappeler qu’il n’existe pas de solution universelle et que les besoins et les intérêts de vos enfants évolueront au fur et à mesure qu’ils grandiront. Chaque enfant est différent et certains seront naturellement plus intéressés et engagés dans le travail que vous faites. Ils peuvent avoir une passion pour les outils ou être excités chaque fois qu’un véhicule de livraison arrive à la ferme. Ils n’ont peut-être d’yeux que pour les animaux, ou encore ils aiment les gens et veulent vous accompagner au marché. Quels que soient leurs intérêts, tous les gens avec qui nous nous sommes entretenus ont insisté sur le fait qu’il fallait être à l’écoute des préférences de ses enfants plutôt que de les obliger à s’impliquer dans toutes les parties de votre travail.

À la ferme Rains and Sun, dans le nord du Kentucky, Anna Raines et son mari, parents de trois enfants âgés de 6 à 11 ans, ont appris cette leçon très tôt : « Même si les enfants ne sont pas avec nous tous les jours, je veux que le temps passé à la ferme soit une expérience significative et positive pour eux. C’est en construisant ces souvenirs positifs que mes enfants continuent de revenir à la ferme, plutôt que considérer ce lieu comme un fardeau. »

Chaque enfant est différent. / Crédit :  Zawadi Farm
Chaque enfant est différent. / Crédit : Zawadi Farm

Misha Shodjaee de Zawadi Farm, dans le sud de l’Ontario, a eu de la chance avec son premier enfant : sa petite fille aimait l’accompagner pendant les 3 heures requises pour les livraisons. Elle dormait ou écoutait des livres audio. Cependant, avec l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille, il ne compte pas sur le même calme pour ses livraisons. Misha sait qu’il faut s’attendre à ce que chaque enfant soit différent.

Tout est une occasion d’apprentissage dans une ferme

Le partenaire agricole de Misha, Jessey Njau, a des enfants plus âgés et ils adorent participer à la vie de la ferme. Son fils de 12 ans opère le petit motoculteur (tilther) et sa fille lave les bacs pour les paniers. Chacun d’eux gagne 5 $  pour ces tâches. Parce qu’ils sont si engagés dans l’entreprise, les enfants trouvent aussi des façons de se rendre utile et ont même trouvé des façons d’améliorer certains processus. Par exemple, ils agissent comme co-pilote lors des livraisons. Ils ont imaginé de meilleurs systèmes pour laver les bacs et emballer les produits. 

Pour les agriculteurs-trices qui ont des bébés ou de jeunes enfants, l’idée que des enfants soient des co-pilotes lors des livraisons peut sembler un rêve lointain. Il est tout de même possible de faire participer les bébés et les jeunes enfants à la ferme par des jeux sensoriels. Ben Street de Street Fare Farm en Caroline du Nord, père de deux enfants de moins de deux ans, répète la maxime « un bébé sale est un bébé en bonne santé » et recommande de laisser les jeunes enfants jouer dans la terre, découvrir le sol, les pierres et la vie végétale. Garder un œil sur la sécurité tout en leur permettant d’explorer est un équilibre qu’il s’efforce de trouver : « Ce n’est pas grave s’ils arrachent un navet – il y en a d’autres sur la planche ! »

S’adapter aux circonstances changeantes

Pour les agriculteurs-trices qui envisagent d’avoir des enfants, les discussions tournent souvent autour du timing parfait pour planifier une naissance afin de réduire l’impact perturbateur sur la saison de culture. Pour Myrtha Zierock, dans le nord de l’Italie, ces préoccupations ont dû être reléguées au second plan. Son fils Pacifico est né en juillet, au milieu de sa deuxième saison sur sa ferme Agricola Foradori, où elle était l’agricultrice principale. Elle a accueilli ce bébé en adaptant son entreprise agricole à sa nouvelle situation. Elle a formé un stagiaire et les membres de sa famille pour qu’ils assument davantage de tâches agricoles. Elle a aussi ajusté son plan de culture pour simplifier la saison et en abandonnant certains projets moins essentiels au succès de sa ferme. Aujourd’hui, à l’aube de sa troisième saison avec Pacifico, elle dispose d’une équipe solide, d’une entreprise agricole florissante et d’une vision plus claire de ses priorités. 

Myrtha Zierock et son fils Pacifico. /Crédit :  Agricola Foradori
Myrtha Zierock et son fils Pacifico. /Crédit : Agricola Foradori

En 2020, avec la fermeture des écoles dans toute l’Amérique du Nord, de nombreuses familles ont également dû s’adapter au fait que leurs enfants restent à la maison toute l’année. Pour Jessey Njau, ses enfants ont toujours été très engagés et intéressés à participer à la ferme. Ainsi lorsque COVID a forcé la fermeture des écoles, ses enfants sont restés à la maison sur la ferme urbaine. Jessey a estimé que « cela n’apportait pas tant de charge de travail supplémentaire, mais ajoutait plutôt des moments d’enseignement et offrait plus de possibilités d’apprentissage » . Les enfants ont pu assister aux semis du printemps et aux récoltes de l’automne comme ils ne le font pas habituellement. Cet engagement de la famille dans le travail quotidien de la ferme a été rendu possible grâce aux années d’apprentissage adapté à l’âge des enfants, sur la prise en charge de tâches lorsque cela est possible et sur le suivi des passions de chaque enfant. 

L’éducation des enfants et l’agriculture sont remplies de défis ! Chaque enfant est différent et vous devrez vous adapter à ses besoins spécifiques. Nous avons préparé une série d’articles qui vous aideront à faire face à ces expériences passionnantes.

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