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5 conseils pour démarrer une ferme maraîchère bio-intensive

Peut-être hésitez-vous encore à démarrer votre propre ferme biologique par manque de méthode ou de connaissances? Voici 5 conseils détaillés, tirés de la méthode de maraîchage bio-intensif de Jean-Martin Fortier pour vous aider à démarrer une ferme maraîchère sur petite surface rentable.

Conseil 1 : Acquérir de l’expérience agricole pratique

Il est fortement recommandé de commencer par travailler dans d’autres fermes.  / Crédit: Olivier Bourget
Il est fortement recommandé de commencer par travailler dans d’autres fermes.  / Crédit: Olivier Bourget

Quel que soit le type de ferme et le mode d’agriculture convoités, avant de se lancer, il est fortement recommandé de commencer par travailler dans d’autres fermes.

Ces premières expériences vous permettront de vous rendre compte si vous êtes réellement prêt à franchir le pas. Avez-vous la forme physique suffisante ? Serez-vous capable de suivre le rythme à long terme ? Il y a une réelle différence entre le fantasme de l’agriculture et la réalité du métier. Aucune expérience théorique ne pourra remplacer cette expérience pratique dans un contexte agricole.

De plus, c’est l’occasion d’apprendre auprès de personnes plus expérimentées en agriculture. Avoir des points de comparaison est essentiel avant de démarrer une ferme maraîchère. Il existe plusieurs options comme faire une journée de volontariat sur une ferme, faire un stage plus long ou devenir employé saisonnier. 

Faire une journée de volontariat sur une ferme

Pour démarrer une ferme maraîchère, vous aurez besoin de tout un village! Vous êtes en réflexion sur l’idée de vous lancer en agriculture biologique, mais pas encore tout à fait disponible pour le faire à plein temps ? Optez pour un stage informel auprès des agriculteurs et agricultrices qui vous entourent. Les petites fermes maraîchères ont souvent besoin de bénévoles d’une journée pour une aide ponctuelle. Allez à leur rencontre dans les marchés fermiers locaux, informez-vous sur les fermes qui livrent sur votre territoire auprès du Réseau des fermiers et fermières de famille au Québec ou auprès des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) en France. 

À la Ferme des Quatre-Temps, des bénévoles sont régulièrement accueillis pour des tâches ponctuelles comme la récolte d’ail. C’est un bon moyen pour eux de se représenter ce qu’est une journée de travail dans une ferme, de créer des liens avec les fermes locales et de bâtir un réseau de contact d’autres personnes œuvrant dans le milieu de l’agriculture. 

Stages agricoles ou du WWOOFING

WWOOF, l’acronyme de World Wide Opportunities on Organic Farms, est une organisation qui met en lien des bénévoles avec des fermes du monde entier. Ce réseau de fermes biologiques permet à des milliers de « wwoofers » de voyager chaque année tout en donnant un coup de main aux fermiers. Un mode de voyage soutenable qui s’inscrit dans la philosophie du jardinier-maraîcher et qui pourrait vous être très utile si vous souhaitez démarrer une ferme maraîchère. 

De nombreuses exploitations agricoles proposent des stages non rémunérés en échange de la nourriture et du logement. Aux Jardins de la Grelinette, des stages de 6 semaines sont proposés. Au-delà de la transmission des méthodes bio-intensives, c’est aussi une façon pour les stagiaires de faire l’expérience du mode de vie fermier. 

S’engager dans un emploi saisonnier

Travailler toute une saison sur une ferme en tant qu’employé à temps plein est de loin le meilleur moyen d’apprendre le travail agricole. Au fil des saisons, vous suivez les évolutions, des semis du printemps aux récoltes estivales jusqu’à la fermeture des jardins pour l’hiver. 

C’est comme cela que Jean-Martin et sa femme Maude-Hélène ont eux-même commencé à travailler dans l’agriculture. Ils ont démarré au Nouveau-Mexique, puis ont travaillé et voyagé toute l’année, avant de revenir au Québec pour lancer leur propre projet sur une terre louée.

Habituellement, les agriculteurs embauchent du personnel ayant une certaine expérience, mais tout dépend du contexte local. Dans tous les cas, l’enthousiasme sera votre meilleur atout ! Avec une attitude ouverte, positive et de la bonne volonté, tout est possible. 

Conseil 2 : Bâtir un plan d’affaires solide

Vous allez devoir prendre au sérieux l'aspect commercial de votre ferme.  / Crédit: Alex Chabot
Vous allez devoir prendre au sérieux l’aspect commercial de votre ferme. / Crédit: Alex Chabot

Être idéaliste n’est pas incompatible avec avoir de la rigueur et de l’organisation. Avant de bien gagner votre vie en cultivant des aliments sains, vous allez devoir prendre au sérieux l’aspect commercial de votre ferme. Avoir un plan d’affaires et une bonne gestion financière fera la différence entre un simple passe-temps et une entreprise pérenne. De plus, il est souvent impératif à l’obtention d’un prêt bancaire ou de toute autre forme de financement.

Un plan d’affaires est un document écrit contenant les objectifs commerciaux, les méthodes permettant d’atteindre ces objectifs et le délai nécessaire pour les atteindre. Le plan d’affaires décrit également la nature de votre entreprise. Il présente le projet, les projections financières et les stratégies que vous allez déployer pour atteindre ces objectifs financiers. Dans son intégralité, ce document vous servira ainsi de feuille de route. 

Le conseil de Jean-Martin : travaillez votre plan d’affaires pendant l’hiver ou lorsque vous faîtes vos stages dans d’autres exploitations. N’hésitez pas à profiter de la proximité de confrères pour vous aider. Et à vous appuyer sur des professionnels du conseil aux entreprises agricoles. Bonne nouvelle : de nombreuses ressources sont disponibles. Certaines sont gratuites ou financées par des organisations à but non lucratif ou par des organismes publics locaux. 

Autre avantage du plan d’affaires : il constitue un bon entraînement aux tâches administratives, incontournables dans la gestion d’une petite ferme biologique. Garder un œil sur l’argent qui entre et qui sort peut conditionner le succès ou la faillite.

Conseil 3 : Bien planifier l’aménagement de son site avant de démarrer une ferme maraîchère

La conception spatiale de votre ferme détermine l'efficacité de votre exploitation. / Crédit : Alex Chabot
La conception spatiale de votre ferme détermine l’efficacité de votre exploitation. / Crédit : Alex Chabot

La conception spatiale de votre ferme détermine non seulement l’efficacité de votre exploitation, mais aussi la qualité de votre vie quotidienne. Le design est ainsi l’étape qui permet d’organiser les différents espaces de travail – à l’intérieur comme à l’extérieur – de manière à ce que le flux de travail soit aussi efficace, pratique et ergonomique que possible. 

Il y a plusieurs éléments à considérer avant de choisir une terre agricole et une fois que vous aurez trouvé le site parfait, il vous faudra penser à son aménagement. Une fois le terrain trouvé, survolez la carte à vol d’oiseau en vous aidant d’outils comme Google Maps. Repérez et placez tous les éléments avec autant de précision que possible. Ensuite, vient le moment de penser stratégie. Quels sont les déplacements que vous devrez effectuer entre les différentes zones ? Jusqu’où devez-vous marcher pour aller chercher un outil sur le terrain ou pour aller aux toilettes ? C’est seulement après avoir répondu à toutes les questions pratiques, que vous pourrez positionner les planches, les serres, la station de lavage, la remise à outils, etc. 

Conseil 4 : Développer ses canaux de vente

Quels sont les canaux de vente disponibles pour écouler votre production?  / Crédit : Caroline Cloutier
Quels sont les canaux de vente disponibles pour écouler votre production? / Crédit : Caroline Cloutier

Quels sont les canaux de vente disponibles pour écouler votre production ? Ventes à travers des paniers de produits (CSA ou AMAP), marchés fermiers, ventes aux restaurants, etc. En amont du démarrage de votre ferme, cartographiez méticuleusement les points de vente potentiels.

La vente directe aux consommateurs est une bonne stratégie en ce qu’elle permet de récupérer une partie des bénéfices habituellement empochés par les distributeurs et les grossistes. Bon à savoir : la plupart des épiceries ou marchés alimentaires prennent entre 35 % et 50 % du prix de vente. À cela, ajoutez la part du distributeur, entre 15 % et 25 %, pour le transport et la manipulation des produits. En clair : un manque à gagner de deux tiers de la valeur de vos récoltes… que vous auriez pu éviter avec la vente directe !

Ne négligez pas l’importance du contact humain. Commencez par parler de votre installation à votre entourage. Que ce soit au sein de votre village, de votre réseau associatif, de votre ancien ou actuel travail… Dressez une liste d’attente et profitez-en pour demander à vos potentiels clients ce qu’ils souhaitent trouver dans un panier bio. Rencontrez les chefs cuisiniers de votre région pour leur demander quels produits les intéressent. Visitez les marchés fermiers pour demander conseils aux autres producteurs sur le type de produits et les volumes de ventes à prévoir.

En clair : faites une étude de marché ! Ce sont toutes ces observations qui conditionneront votre plan de production.

Conseil 5: S’économiser pour durer

démarrer une ferme
Cherchez plutôt l’efficacité et le gain de temps. / Crédit: Alex Chabot

Dernier conseil et pas des moindres : évitez de vous lancer dans votre projet de démarrage d’une ferme maraîchère sans retenue. Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à mieux travailler. Rajouter des heures pour se donner bonne conscience ne fonctionne pas à long terme. Cherchez plutôt l’efficacité et le gain de temps. Et surtout, prenez le temps de bien vous reposer. 

Il est tentant au démarrage de sa ferme de vouloir tout faire et travailler sans relâche, semaine après semaine. C’est une erreur. 

Un des conseils que Jean-Martin donne le plus souvent aux fermiers qu’il accompagne dans leur démarrage est de ne jamais travailler 7 jours sur 7. Il recommande de prendre obligatoirement 1 journée de repos toutes les semaines. Cela permet de recharger ses batteries et d’avoir l’énergie nécessaire pour bien travailler toute l’année. On accomplit plus en 6 jours de bon travail qu’en 7 jours lorsque que l’on est plus fatigué. 

N’oubliez pas : à défaut de se mettre des limites, on risque de s’épuiser et de devoir abandonner son rêve.

Choisir l’agriculture comme mode de vie

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